Réponse d'urgence
Serbie / Macédoine / Grèce

Crise migratoire européenne

2015 - 2016
Publié le 17/09/2015 02:00  -  Modifié le 09/07/2020 16:43
TSF place les TIC au cœur de la crise migratoire pour répondre aux besoins en télécommunication des réfugiés

Contexte : Déplacement de populations
Date de début : 18/09/2015
Date de fin : 28/05/2016
Zones d’intervention :

  • Camp de Preševo, Serbie
  • Camps de Gevgelija, Macédoine
  • Camps d’Idomeni, et de Skala et de Moria à Lesbos, Grèce

Activités :

  • Connectivité pour la population
  • Opérations de téléphonie humanitaire
  • Renforcement de la coordination
  • Diffusion d’information

6 centres de transit connectés à Internet
32 696 Go de données
325 302 terminaux uniques connectés
12 650 minutes d’appels
2 778 familles bénéficiaires des opérations de téléphonie

Contexte

Les conflits en Syrie, Irak, Afghanistan et autres pays à travers le monde ont provoqué l'arrivée d'un nombre sans précédent de réfugiés et de migrants en Europe au cours de l’année 2015. Les principales voies de transit se faisaient par la Méditerranée orientale et les routes occidentales des Balkans (via les îles grecques, la Macédoine, la Serbie, la Croatie, la Hongrie, la Slovénie et l'Autriche).

Pour ces pays de transit, la gestion des flux migratoires a présenté plusieurs défis complexes : difficultés de coordination, structures d’accueil et de transit surchargées, nombre important de migrants mineurs non-accompagnés, des conditions météorologiques difficiles, etc.

Face à cet afflux continu, les pays traversés ont de plus en plus restreint les conditions de passage de leurs frontières, jusqu’à une fermeture totale de la « Route des Balkans » le 8 mars 2016.

La plupart des familles s'étant déplacée dans des conditions éprouvantes, le téléphone mobile était devenu un outil de survie, leur seul moyen de communication vers leurs proches resté dans leur pays d’origine ou ceux perdus pendant le voyage. Bien que la grande majorité de familles était munie d'un smartphone, le manque d'accès à Internet, et donc le manque d’accès à l’information, est rapidement devenu un véritable problème.

Télécoms Sans Frontières est intervenue au cœur de la crise pour établir des connexions Internet pour les réfugiés le long de la route migratoire.

Connectivité pour les populations

En septembre 2015, une première connexion Internet par satellite a été mise en place au Centre de Transit de Preševo (Serbie), point de passage fréquent sur la route migratoire. TSF a alors développé une solution technique capable de supporter plusieurs centaines de mobiles connectés simultanément à une connexion Wi-Fi.

A l’approche de l’hiver, l’afflux des familles arrivant en Europe s’est intensifié alors que beaucoup de camps étaient déjà saturés. De nombreuses familles sont restées bloquées sur les îles de la mer Egée, et beaucoup de personnes se sont retrouvées séparées de leurs proches.

Devant cette situation, TSF a étendu ses activités à partir d'octobre 2015 en couvrant les principaux points de passage des îles grecques (Lesbos et Samos) mais aussi la route jusqu’à la Macédoine (camps d’Idomeni et de Gevgelija). TSF a installé toutes ses connexions sur des points de passage obligatoires, permettant ainsi aux migrants de bénéficier régulièrement d’un accès illimité à Internet.

TSF a constaté qu'un téléphone portable bénéficiait souvent à plus de deux personnes, en fonction de la taille de la famille ou du groupe. Au total, les 325 302 terminaux uniques qui ont bénéficié des connexions TSF ont permis à plus de 600 000 personnes de rester en contact avec leurs proches et accéder à des informations via Internet.

La crise migratoire en Europe a montré l’évolution de l’utilisation des nouvelles technologies, notamment l’importance du Smartphone et la manière dont il a impacté le quotidien des exilés.

Pour la première fois dans le cadre de ses opérations, TSF a donné les moyens à des centaines de milliers de bénéficiaires de renforcer leur autonomie en utilisant leur propre téléphone mobile. Les connexions ont permis l’entretien d’un lien affectif et psychologique des migrants avec leurs proches (via les réseaux sociaux, les messageries instantanées), mais aussi l’accès à des informations vitales sur leur voyage (via sites Internet).

Crise des réfugiés dans les Balkans - Infographic Presevo

Opérations de Téléphonie humanitaire

Camp d’Idomeni

Le camp d’Idomeni était initialement un centre de transit à la frontière entre la Grèce et la Macédoine. Suite aux mesures de fermeture des frontières, plus de 10 000 personnes se sont retrouvées bloquées à Idomeni. Mais la capacité du camp était insuffisante pour les accueillir dans de bonnes conditions et les conditions sont rapidement devenues insalubres.

En parallèle à la connectivité mise à disposition le long de la route migratoire, TSF a ciblé les personnes et familles dépourvues de tout moyen de communication et leur a offert des appels prioritaires. TSF a offert aux réfugiés ce soutien vital pendant 65 jours, jusqu'au démantèlement du camp.

2 778 familles (soit un total de 16 062 personnes) ont pu bénéficier de 12 650 minutes d’appels effectués pour la plupart vers la Syrie, l’Irak et l’Afghanistan. La majorité de ces familles n’avaient pas été en contact avec leurs proches depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Preševo

Dans le cadre de son engagement à aider à restaurer les liens familiaux, TSF a souhaité appuyer la Croix Rouge de Serbie dans son programme qui vise à réunir les familles ayant été séparées le long de la route. Grâce au soutien de TSF, la Croix Rouge a pu faciliter et étendre l'accès à leur plateforme en ligne qui aide à réunir les familles dans les centres de transit.

Renforcement de la coordination

Les connexions ont également été mises à disposition des humanitaires et des organismes gouvernementaux travaillant en Serbie, en Macédoine et en Grèce. Face à un afflux de plusieurs milliers de personnes par jour dans les centres d’enregistrement, les organismes sur place nécessitaient un moyen pour améliorer la circulation de l'information, la logistique et l’acheminement de l’aide.

Des centaines d’humanitaires ont ainsi pu bénéficier des connexions pour renforcer leur coordination et améliorer la réception et l’accompagnement des migrants dans les structures d’accueil et de transit.

Cette connectivité a pu être maintenue en Serbie et en Macédoine jusqu’à fin avril 2016 grâce au cofinancement du Haut-commissariat pour les Réfugiés des Nations Unies (UNHCR).

Diffusion d’information

Dans les centres d’enregistrement et de transit, les familles se sont retrouvées face à des situations complexes, causées notamment par des procédures administratives inconnues (formulaires à remplir, papiers d’identité à préparer, etc.). Ce contexte a souvent provoqué de longues heures d’attente (entre 2 et 72 heures), notamment à Preševo en Serbie.

Pour faciliter ce processus d’enregistrement, TSF a développé une solution de diffusion d’information composée d’un système de micro-ordinateurs connectés à un réseau ainsi qu’à un serveur. Ce système était connecté à des écrans d’informations positionnés dans les lieux stratégiques des centres d’enregistrement.

L’information diffusée sur les écrans (en différents langages) a permis d’informer au mieux les migrants des procédures administratives, des services disponibles, et des étapes à suivre pour éviter qu’ils ne soient victimes des réseaux de passeurs. De nombreux migrants s’étaient faits volés ou arnaqués par des réseaux clandestins qui les envoyer aux mauvais endroits intentionnellement. Cette diffusion d’information permet donc d’améliorer leur sécurité en les guidant au départ et à l’arrivée.

Crise des réfugiés dans les Balkans - Bilan de la mission

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