Réponse d'urgence Syrie

Crise syrienne

2012 - En cours
Publié le 19/03/2012 01:00  -  Modifié le 08/08/2023 12:55
Les soins médicaux sont indispensables pour les civils syriens, qui peuvent être blessés par les combats et les bombardements, mais aussi affaiblis par les conditions de vie très difficiles imposées par la guerre durant depuis 2011. TSF fournit des moyens de communication qui permettent de coordonner les hôpitaux et équipes médicales intervenant dans cet environnement dangereux et instable, et d’améliorer leur sécurité.

Contexte : Conflit
Date de début : 19/03/2012
Date de fin : En cours
Zones d’intervention : Nord de la Syrie
Activités : Connectivité pour les acteurs humanitaires

4.09 To de données médicales transférées en 2020
43.12 To transférées depuis 2012
59 centres médicaux assistés depuis 2012
3,5 M patients soignés dans les centres connectés par TSF depuis le début de la guerre

Contexte

En mars 2011, la Syrie est gagnée par le mouvement contestataire du « Printemps arabe » qui ébranlait depuis quelques mois les régimes du Maghreb et du Moyen-Orient. La réponse armée du gouvernement, suivie de la militarisation de la révolution, ont dégénéré dans un conflit sanglant pour lequel aucune solution n’a été trouvée jusqu’à présent. L’intervention directe de puissances et de milices étrangères ont extrêmement complexifié la situation.

Dès le début du conflit, les civils étaient les premières victimes ; et les conditions de vies sont devenues de plus en plus inhumaines au cours de ces sept ans. La destruction a touché l’ensemble du pays et des infrastructures civiles et communautaires, générant des déplacements de populations dramatiques.

L’UNHCR (2023) estime à 6,8 millions le nombre de civils déplacés à l’intérieur de la Syrie, et à plus de 5,28 million le nombre de Syriens qui, pour fuir la guerre, se sont réfugiés dans les camps des pays voisins, en Irak, au Liban, en Jordanie, en Egypte et en Turquie. Plus de la moitié des réfugiés sont des enfants, pour la plupart âgés de moins de 11 ans. En 2017, plus de 7 400 des 22 000 écoles en Syrie sont fermés ou inaccessibles, et plus de 3 millions d’enfants sont déscolarisés à l’intérieur et l’extérieur du pays. En tout, plus de 15 millions de personnes sont aujourd'hui dans le besoin en Syrie.

Dès 2012, Télécoms Sans Frontières s’est engagée aux côtés des médecins avec 15 lignes satellitaires et 9 connexions haut-débit dans différents hôpitaux de Syrie. Un an après, TSF a renforcé son soutien en intervenant également dans le domaine éducatif pour les enfants déplacés à l’intérieur de la Syrie ou réfugiés en Turquie voisine.

Connectivité pour les centres médicaux

Depuis le début de son intervention en 2012, TSF a connecté 53 hôpitaux, cliniques, pharmacies et centres de coordination médicaux, et mis à disposition plus de 20 lignes satellites pour le rapatriement des blessés.

Syrie - Volume de données médicales échangées

Ces connexions, véritables « poumons de communication » sont vitales pour les organisations médicales, elles permettent :

  • d’orienter et transporter les victimes ;
  • de communiquer les besoins et le matériel dans les hôpitaux ;
  • de fournir les données statistiques des blessés.

Les centres médicaux et hôpitaux sont des lieux à haut risque, victimes ou parfois ciblées par les bombardements. Leur localisation est aussi dépendante de la position des lignes de front. TSF effectue une supervision quotidienne de l’état des connexions, et assure avec ses partenaires la relocalisation ou l’installation de nouveaux équipements et s’assure de leur fonctionnement. Depuis le début de la guerre, plus de 30 équipements ont ainsi été déplacés ou remplacés par TSF.

ConnectedCentres_2021.png

Les connexions internet des centres médicaux sont notamment utilisées pour les opérations suivantes :

  • Les consultations à distance sont rendues possibles ;
  • Les médecins syriens peuvent échanger avec leurs confrères et recevoir des expertises depuis le monde entier ;
  • La télésurveillance permet de gérer à distance le bon fonctionnement de nombreux services (réanimation, soins intensifs...) ;
  • Les centres médicaux peuvent se coordonner entre eux, et gérer leurs stocks et l’approvisionnement en médicaments et équipements.

Équipes de secours mobiles

Afin de contribuer à la coordination entre les équipes médicales mobiles et les médecins basés dans les hôpitaux, TSF fournit aux personnels UOSSM des équipements de communication satellitaires afin de permettre la supervision des ambulances pour apporter une assistance immédiate aux victimes civiles.

Une flotte d’Isatphones permet notamment à 10 cliniques mobiles opérant dans la région d’Idlib d’être en contact permanent avec le centre de coordination qui peut envoyer en urgence des ambulances, des équipes d’évaluation, ou alerter le département sécurité.

Les types d’informations échangées incluent :

  • rapport de situation ;
  • alerte rapide lors d’un incident ;
  • gestion des risques ;
  • envoi d’instructions.

Nos partenaires estiment à 80 000 le nombre de personnes transportées par les ambulances grâce aux équipes connectées par TSF. Parmi eux, certains nécessitent des soins dans des hôpitaux situés dans les pays frontaliers : Liban et Turquie.

Témoignages

« Ici, un appel sauve des vies. […] Bien que les fournisseurs de services Internet locaux soient disponibles, leurs connexions sont régulièrement déconnectées. Cela rend la connexion TSF très importante, car elle est à l’abri d'être déconnectée ou bloquée par les fournisseurs de services. » - M. Mohammad Hawarie, adjoint à la sûreté et à la sécurité à l'Union des organisations de soins et de secours médicaux (UOSSM)

« La connexion internet est un absolue nécessité dans notre travail quotidien. Elle nous permet par exemple de faire des consultations médicales à distance, d’envoyer nos besoins en termes de médicaments et d’équipements à l’entrepôt qui nous fournit, mais aussi contacter nos confrères à Bab-Al-Hawa ou Gaziantep (Turquie), et de gérer la communication entre les équipes du terrain et l’hôpital. » - Dr Abdullah Al Ibrahim, pédiatre à l'hôpital Ariha

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