Réponse d'urgence
Afghanistan / Ouzbékistan

Guerre d'Afghanistan

2001 - 2002
Publié le 12/11/2001 01:00  -  Modifié le 09/07/2019 17:04
La guerre d’Afghanistan oppose la coalition internationale menée par les Etats-Unis et les talibans au pouvoir. Ce conflit entraîne un déplacement de population et des besoins humanitaires croissants. TSF vient en aide aux milliers de personnes affectées ainsi qu’aux équipes de secours des ONG présentes sur place.

Contexte : Déplacement de population
Date de début : 12/11/2001
Date de fin : 25/02/2002
Zones d’intervention : deux villes

  • Termez, Ouzbékistan
  • Mazar-e-Charif, Afghanistan

Activités :

  • Renforcement de la coordination
  • Aide technique aux ONG pour les évaluations des besoins
  • Opérations de téléphonie humanitaire

Contexte

L'intervention internationale en Afghanistan est la conséquence directe des attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center de New York et le Pentagone de Washington et de leurs 3.000 morts. Depuis 1996, le pays était sous la coupe d'une mouvance islamiste obscure, les talibans. À la demande de Washington, le Conseil de Sécurité des Nations Unies exige du gouvernement afghan la « livraison immédiate et inconditionnelle » de Ben Laden. Le refus des talibans, sans appel, enclenche une riposte militaire.

Les États-Unis appellent tous les pays à les rejoindre au sein d'une vaste coalition contre le terrorisme. Leurs alliés traditionnels (Royaume-Uni, Australie...) et quelques autres pays (Japon...) répondent présents, formant une coalition d'une vingtaine de pays, avec des contingents plus ou moins importants, l'essentiel de l'effort revenant aux États-Unis.

Dans la nuit du 7 au 8 octobre 2001 surviennent les premières frappes américaines.  Ce n’est que le début du conflit mais la population locale commence à souffrir. La sécheresse frappe le pays condamnant les plus vulnérables à la faim. L’absence de centres vitaux et l’absence de soutien du gouvernement entraîne un déplacement de population dans des camps urbains et péri-urbains. L’entrée dans le pays étant interdite, les ONG internationales se positionnent aux frontières du pays. Les besoins en télécommunications sont importants dans un pays aux infrastructures sous-développées et les populations sont coupées de leurs familles et de leurs proches. Les ONG, quant à elles, ont également des besoins en télécommunication, notamment d’accès à Internet pour faciliter leur travail humanitaire.

Déploiement

Une équipe de TSF installe sa base arrière à Termez en Ouzbékistan le 13 novembre dans l’attente de l’ouverture de la frontière. Les efforts seront concentrés sur le Nord du pays. Cette zone connaît une forte sécheresse, un isolement hivernal et une population importante dans la ville de Mazar-e-Charif. D’autre part, des camps ont vu le jour pour accueillir les personnes déplacées dans cette zone. En parallèle, une évaluation des besoins de la communauté humanitaire est menée.

TSF met alors à disposition des ONG internationales, des moyens de télécommunications satellitaires leur permettant de se connecter à Internet à haut débit. Durant cette période, TSF signe un accord avec UNOCHA pour définir un cadre de travail et de collaboration dès l’entrée en Afghanistan.

Après 28 jours d’attente, le 11 décembre 2001, l’équipe de TSF passe la frontière avec le premier convoi pour établir un centre dans la ville de Mazar-e-Charif. La population afghane les accueille avec enthousiasme. La route était fermée depuis 5 ans. Les conditions de vie et de travail sont extrêmement précaires mais les membres de TSF font de leur mieux pour répondre aux besoins sur place.

Une base est établie à Mazar-e-Charif. Cette base est mise à disposition des ONG et de l’OCHA. Pour la première fois, TSF met à disposition des différentes organisations un système de visio-emergency permettant l’envoi de films vidéo en direct via les liaisons satellites. Par ailleurs, en collaboration avec d’autres ONG, des équipes de TSF font des évaluations du besoin en téléphonie des populations déplacées dans les camps.

Renforcement de la coordination

Les nombreuses ONG présentes sur le terrain ont aussi pu bénéficier des facilités Internet et e-mail, leur permettant d’être en contact avec leur bureau central ou leurs différents sites pour échanger des informations et bénéficier d’une aide à la décision.

L’usage des moyens modernes de communication a permis aux utilisateurs de prendre des décisions rapides grâce à une communication fiable et performante. Dès le début de l’année, la connexion permanente a pu être partagée sur différents postes des Nations Unies et 5 postes supplémentaires ont pu être installés. Les ONG et différents organismes ont pu bénéficier d’une salle et d’un poste spécialement dédié à leurs besoins d’échanges de données.

Aide technique aux ONG pour les évaluations des besoins

L’assistance technique aux organisations humanitaires telle que Solidarité, The People In Need Foundation (PINF) ou Aide Médicale Internationale (AMI), a consisté à prêter une partie du matériel leur permettant d’effectuer des missions d’évaluation des besoins en un temps record. PINF par exemple a pu gagner plusieurs semaines sur son programme d’évaluation grâce au prêt de téléphones satellite utilisés par leurs équipes lors de déplacements prolongés.

Opérations de téléphonie humanitaire

Début 2002, plus de 30 000 déplacés étaient présents dans les camps précaires installés à l’intérieur et autour de Mazar-e-Charif. TSF a donné la possibilité à plusieurs centaines d’entre eux de contacter leur famille au Pakistan, en Iran, en Russie ou aux Emirats Arabes Unis, afin de leur donner des nouvelles, de tenter de les faire revenir au pays pour les retrouver ou tout simplement de leur demander une aide matérielle.
Ces opérations de téléphonie proposées sont de plus en plus connues de la population, qui en général n’avait aucune connaissance de ces nouveaux moyens technologiques. Un grand nombre de réfugiés utilise nos services pour communiquer avec des parents ou des relations, ce qui permet d’amorcer le regroupement des familles dispersées suite au conflit.

Financement