Réponse d'urgence
Haïti / République dominicaine

Inondations dans les Caraïbes

2004
Publié le 25/05/2004 02:00  -  Modifié le 09/07/2019 16:49
TSF s’est déployée en République dominicaine et en Haïti suite aux inondations dévastatrices pour créer des centres de communications d’urgence au bénéfice des organismes de secours et de la population sinistrée.

Contexte : Inondations
Date de début : 25/05/2004
Date de fin : 21/06/2004
Zones d’intervention :

  • Jimani, République dominicaine
  • Mapou, Haïti
  • Thiotte, Haïti

Activités :

  • Centres télécoms
  • Opérations de téléphonie humanitaire

3 centres Internet haut débit
50 ONG bénéficiaires de soutien télécoms
2 311 familles bénéficiaires d’appels

Contexte

Les pluies torrentielles du 23 au 25 mai 2004 sur l’île d’Hispaniola ont occasionné des inondations dévastatrices en République dominicaine et Haïti. La déforestation et le taux de pauvreté sont à l’origine de l’envergure du désastre. Les rivières, coulées de boue et de pierres ont emporté sur leur passage êtres humains, bétail et maisons.

Le bilan officiel fait état d’environ 2 000 morts, des centaines de disparus et  des dizaines de milliers de déplacés des deux côtés de la frontière. Plus de 5 000 maisons ont été détruites et les infrastructures routières ont été fortement endommagées. Le réseau de télécommunications a été endommagé sur Jimani, le téléphone ne fonctionnait plus, ni le réseau électrique. Le système de transmission data n’avait jamais existé.

Un grand nombre d’ONG, organisations, institutions et acteurs locaux ont répondu aux désastres et se sont mobilisés sur les zones affectées mais ils étaient sans communication. Ces zones sinistrées étaient totalement isolées, l’accès y était très difficile ; en Haïti, l’accès n’était possible que par hélicoptère.

Déploiement

Avec le soutien de la Protection Civile et Opérations d'Aide Humanitaire Européennes (ECHO), Télécoms Sans Frontières a décidé d’intervenir au plus tôt en République dominicaine à Jimani et en Haïti à Mapou et Thiotte. Quatre techniciens, déployés depuis la base de Managua dès le 25 mai, ont assuré une présence effective sur le terrain au Centre de Operaciones de Emergencia à Jimani dès le lendemain.

Centres télécoms

A son arrivée sur place, TSF a mené une évaluation des besoins en télécoms auprès des organismes d’intervention et de la population pour identifier les zones prioritaires.

Le 27 mai au matin, TSF a installé à Jimani un premier centre télécoms à la mairie convertie en centre de coordination des institutions du gouvernement dominicain. Trois connexions Internet haut-débit, trois téléphones satellites et des équipements informatiques (ordinateurs, imprimantes, fax, etc.) ont été mises à la disposition des secours locaux et internationaux, des autorités locales, pour faciliter la coordination et la mise en œuvre logistique de leurs opérations.

Deux techniciens sont partis pour Mapou dans le premier hélicoptère de la fédération disponible le 30 mai, où ils ont mis en place un deuxième centre télécoms. Les besoins étaient beaucoup plus importants en Haïti, mais de nombreuses zones restaient très difficiles d’accès.

Un troisième centre télécoms a été installé dans la ville de Thiotte. Ces communautés étant parmi les plus isolées, TSF a décidé de créer une base arrière principalement pour la téléphonie auprès de la population.

Les opérations de secours et l’acheminement de l’aide humanitaire en République dominicaine et Haïti ont été retardés par l’inaccessibilité aux zones de désastre. Les moyens télécoms mis en place par TSF ont permis d’assurer la logistique de toutes les organisations sur place :
- logistique de tous les envois et réceptions de l’aide humanitaire ;
- rotation des hélicoptères ;
- coordination et appels de toutes les ONG et institutions présentes ;
- prêt de téléphones lors des sorties sur terrain des ONG ;
- évaluations de la situation et suivi de l’information ;
- distributions alimentaires ;
- véhiculer l’information aux médias internationaux (envoi de rapport et photos en temps réel).

Les connectivités de TSF ont également apporté un précieux soutien à l‘activité médicale pour :
- les demandes urgentes de médicaments et matériel médical ;
- le suivi épidémiologique quotidien (système d’alerte épidémiologique) ;
- les évacuations médicales sur Port-au-Prince ;
- coordination avec le centre hospitalier à Thiotte ;
- assurer l'évaluation de la malnutrition par le MUAC.

« TSF est un organisme indispensable, il est comme l’air et l’oxygène pour nous. Alors que nous n’avions pas de communications, j’ai pu faire des commandes de médicaments et parler avec mes responsables afin de faire le nécessaire pour les victimes, » expliquait Lucie Exume infirmière à l’Hôpital de Thiotte.

Opérations de téléphonie humanitaire

Après un désastre d’une telle ampleur, la population a perdu un ou plusieurs membres de sa famille et est en état de choc. Par la mise à disposition de lignes satellites, les familles de Jimani, Thiotte, Mapou ont bénéficié d’une aide psychologique indispensable. Lors de ces appels, ils ont également manifesté des besoins urgents auprès de leur famille et ont ainsi pu recevoir un soutien personnalisé de leur proche (envoi d’argent, de médicaments…)

De nombreux patients psychosomatiques ont été recensés par MSF Belgique. Or, un appel téléphonique permet de rompre l’isolement des personnes sinistrées, et de les aider à surmonter la catastrophe vécue. Ce soutien est primordial tant pour les familles qui appellent que pour celles qui reçoivent ces appels.

« Je pense que TSF a comblé un grand vide dans le système d’intervention humanitaire en cas de désastre en terme de liaison inter agence. De plus, TSF dans son action apporte un appui psychologique très important aux victimes de désastres en les mettant en communication avec leurs parents et amis, » témoignait Edouard Ovile de l’UNDAC.

TSF - Opérations à Haïti et en République dominicaine en 2004

Financement

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