Réponse d'urgence
Niger / Burkina Faso

Renforcement de la coordination dans les camps de réfugiés maliens

2012 - 2015
Publié le 13/04/2012 02:00  -  Modifié le 23/04/2020 17:07
Afin de renforcer l’aide apportée aux milliers de maliens fuyant les violences dans leur pays, TSF fournit des communications satellites haut-débit, fiables et rapides pour une meilleure coordination des organisations sur le terrain.

Contexte : Conflit
Date de début : 13/04/2012
Date de fin : 31/12/2015
Zones d’intervention : 6 camps de réfugiés aux frontières du Mali

  • camps d’Abala, Banibangou, Tabareybarey et Dakoro au Niger
  • camps de Gorom-Gorom et Djibo au Burkina Faso

Activités :

  • Renforcement de la coordination
  • Connectivité pour les acteurs humanitaires
  • Renforcement de capacités

6 camps de réfugiés connectés
70 Go de données transférées par mois
20 ONG supportées

Contexte

Au Sahel, les conditions de sécurité se sont nettement dégradées en mars 2012 avec l’arrivée massive dans les pays frontaliers du Mali de milliers de réfugiés, dont une majorité de femmes et d’enfants, fuyant les combats entre rebelles Touaregs et armée régulière. Regroupés au sein du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), les rebelles ont lancé, à la mi-janvier 2012, une offensive contre l’armée malienne pour réclamer l’indépendance de l’Azawad, la région sahélienne du Mali où les Touaregs sont majoritairement implantés. Les rebelles ont pris d’assaut plusieurs villes du nord du pays poussant les populations civiles vers le sud.

Au pic de la guerre civile entre 2012 et 2013, il y avait plus de 353 400 personnes déplacées à l'intérieur du Mali et près de 175 000 réfugiés maliens dans les pays voisins – 52 600 au Niger et 108 000 au Burkina Faso – selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR). Au Niger, quelques milliers de réfugiés vivaient en milieu urbain à Ayorou et Niamey, la capitale ; la majorité a été accueillie dans l’un des cinq camps installés par le HCR dans les régions de Tillabéri et Tahoua.

L’instabilité gouvernementale et économique ainsi que l’absence de services sociaux de base tels que la santé, l’éducation et l’assainissement ont empêché les populations déplacées de retourner sur leur terre d’origine. Par conséquent, les réfugiés maliens sont restés dans les camps pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, jusqu’à ce que la situation sécuritaire et socio-économique du Nord Mali soit à nouveau stable.

Cependant, Les zones frontalières du Burkina Faso, du Niger et de la Mauritanie où étaient implantés les camps de réfugiés ont subi, les années précédentes, une grave sécheresse causant des pénuries alimentaires et en eau, créant des conditions d’accueil difficiles.

Déploiement

Le 13 avril 2012, Télécoms Sans Frontières a déployé une équipe d’urgence au Niger, dans la région de Tillabéri au sud-ouest du pays afin de renforcer l’aide apportée à ces populations vulnérables. TSF a évalué les besoins télécoms au sein des camps de réfugiés afin de déterminer d’autres lieux d’intervention.

En collaboration avec ACTED, organisation gestionnaire des camps, et en concertation avec le HCR, TSF a fourni des dispositifs satellites fixes pour connecter les camps de réfugiés, et des dispositifs mobiles pour connecter les équipes lors de leurs déplacements. Ces moyens de communications satellites haut débit, fiables et rapides ont permis une meilleure coordination des organisations humanitaires sur le terrain.

Le soutien de TSF a été sollicité par Action contre la Faim Espagne (ACF-E) pour développer ses activités dans le camp de Tillia, région de Tahoua à l’ouest du Niger. Suite aux arrivées constantes de réfugiés, ACF-E et ses différents partenaires souhaitaient s’installer dans le district pour suivre l’évolution de la situation des populations déplacées. Mais l’accès à cette zone était très dangereux et la sécurité des travailleurs humanitaires était un défi majeur.

Le 11 juillet 2012, Télécoms Sans Frontières a ouvert un centre internet au nord du Burkina Faso, à Gorom-Gorom, dans les locaux de Vétérinaires Sans Frontières Belgique (VSF-B), pour améliorer la communication des ONG et agences de Nations Unies de la zone grâce à l’installation d’une antenne satellite Vsat. TSF a également mis à disposition de VSF-B un terminal satellite Bgan pour assurer la communication avec les équipes et la transmission de données essentielles lors de missions en zones isolées.

Renforcement de la coordination humanitaire

La plupart des camps étant situés dans des zones isolées, les services offerts par TSF ont permis aux organisations impliquées de communiquer efficacement avec leurs bureaux dans la capitale, ainsi qu’avec leurs partenaires, assurant une meilleure mise en œuvre de leurs activités et répondant ainsi plus efficacement aux besoins des réfugiés.

Les connexions satellitaires fixes ont permis aux gestionnaires et logisticiens des camps d’avoir une connexion fiable et sécurisée sur place, permettant de minimiser leurs déplacements dans des zones où les conditions de sécurité étaient extrêmes. Les organisations gestionnaires des camps ont ainsi pu :
-    partager à distance leurs rapports de situation et d’activités,
-    collecter des données vitales,
-    anticiper les nouvelles arrivées de réfugiés,
-    être informées d’éventuelles épidémies,
-    évaluer les besoins à venir,
-    optimiser la coordination des camps (infrastructures et abris, santé, hygiène, protection, sécurité…).

Les équipements satellites de TSF ont optimisé les opérations de secours immédiates mais également la gestion à plus long terme des camps. La gestion des camps s’est appuyée sur un modèle multisectoriel où TSF et tous les acteurs intervenant se sont concertés et ont échangés leur expertise dans leurs domaines respectifs pour mettre en place des solutions adaptées aux besoins des réfugiés. Il était essentiel pour le gestionnaire des camps de s’assurer de la coordination des différents services et de la bonne mise en œuvre des activités.

  • Niger :

Camp de réfugiés d’Abala (avril 2012 – décembre 2015)
Camp de réfugiés de Bani Bangou (juin – sept. 2012 / juin - décembre 2013)
Camps de Mangaizé (juillet 2013 – décembre 2015)
Camps de Tabareybarey (décembre 2013 – décembre 2015)

  • Burkina Faso

Camp de réfugiés de Gorom Gorom (juillet 2012 – mai 2015)
Camp de réfugiés de Djibo (juillet 2012 – mars 2013)

Actions de TSF aux frontières du Mali : camps de réfugiés connectés

Connectivité pour les acteurs humanitaires

Dans ces zones où la sécurité était un challenge quotidien et où les escortes étaient préconisées pour tout déplacement, des solutions de télécommunication efficaces ont permis de réduire l’impact de la crise sur la population en renforçant les capacités de coordination des acteurs humanitaires et en permettant une meilleure diffusion de l’information terrain. Les connexions satellites mobiles ont permis d’échanger notamment des rapports et des données statistiques sur la situation alimentaire. Les équipes de TSF ont assuré l’installation et la formation à l’utilisation des équipements fournis.

« Avec les problèmes constatés sur le réseau local, sans TSF il nous aurait été impossible de communiquer nos rapports avec le bureau de Niamey et les partenaires. Grâce au dispositif TSF, la communication continue était assurée, tout comme la qualité de la coordination ».
L’Assistant du Gestionnaire de Camp d’ACTED.

Renforcement de capacités nationales

En 2013, TSF a également formé 25 personnels IT travaillant dans des ONG d’Afrique de l’Ouest. Lors de cette formation ont été abordés les grands domaines de connaissances nécessaires à l’établissement de connexions dans des situations d’urgences, notamment l’installation de systèmes VSAT. Ce sont des systèmes qui ont permis d’accéder à Internet depuis les camps de réfugiés à la frontière du Mali.

Voir notre fiche mission : Formations - Amélioration de la capacité de réponse aux catastrophes et aux crises.