TSF reconnecte les familles affectées par le cyclone Idai

Date de publication : 28/03/2019
Pas d’électricité, pas de nourriture, pas de maison, pas d’infrastructures routières utilisables, pas de moyens de contacter quelqu’un ou de demander de l’aide, pas de possibilité de savoir si sa famille est en vie et en sécurité. Coupés du reste du monde, en seulement une nuit : c’est ce que des milliers de personnes de la région côtière du Mozambique proche de la ville de Beira ont vécu après le passage du cyclone Idai.
Les équipes de TSF pendant les opérations de téléphonie au Mozambique

Depuis plus d’une semaine, Télécoms Sans Frontières (TSF) mène des opérations de téléphonie humanitaires pour leur fournir la possibilité de contacter leurs familles. Dans les zones le plus pauvres de Beira, les conséquences du cyclone ont été particulièrement sévères. 12 sites ont déjà été couverts par les opérations de TSF, y compris 8 écoles qui accueillent plus de 2 000 personnes déplacées.

Grâce à ces opérations, Elena, 33 ans, déplacée avec les 6 membres de sa famille et son enfant malade, a pu contacter, pour la première fois depuis l’impact du cyclone, ses proches qui vivent à Chimoio, 200km au nord de Beira. Grâce à TSF, Guida a pu finalement parler à sa fille, qui vit dans une autre zone affectée. Guida vit actuellement dans l’une des écoles servant de refuge pour les personnes déplacées. Elle a appelé sa fille non seulement pour savoir si elle était encore en vie, mais aussi lui demander de l’aide, car elle n’a pas de nourriture et ne sait pas quoi faire, ni où aller. Après une telle catastrophe en effet, difficile de savoir si les proches ont survécu ; à cela s’ajoutent les conditions très précaires de l’après-cyclone : pouvoir entendre à nouveau la voix de ses proches et découvrir qu’ils sont en vie,  est un soulagement inestimable.

Carte des opérations de téléphonie auprès des populations affectées par le cyclone Idai

TSF poursuit aussi son soutien à la coordination humanitaire grâce à deux connexions satellitaires installées au centre des opérations situé à l’aéroport de Beira. Au vu de la situation difficile et des informations sur les zones affectées très limitées, cette connexion permet aux acteurs de l’urgence de coordonner leurs opérations. Etant donné que des moyens alternatifs de communication sont maintenant disponibles, TSF va relocaliser une de ces deux connexions pour ses activités auprès de la population.    
              
Au centre de coordination, 83 organisations humanitaires ont bénéficié de la connexion,  dont au moins 7 agences des Nations Unies, plus de 10 agences gouvernementales et des dizaines d’ONG locales et internationales. Plus de 460Go de données ont été échangées, avec presque 1 000 équipements connectés.    

L’impact du cyclone a été catastrophique: au Mozambique, plus de 1.8 million de personnes ont été affectées et 129 000 déplacées. Avec plus de 1 500 blessés et 447 morts, ce pays subit les conséquences les plus sévères du passage du cyclone. Dans ce contexte, les opérations de soutien à la réponse humanitaire et de téléphonie auprès de la population vont continuer dans les prochains jours à Beira. En parallèle, les équipes de TSF ont déjà conduit des évaluations dans la zone entre Beira et Chimoio et prévoient des opérations de téléphonie ainsi que l’installation de plusieurs connexions satellitaires dans les zones de Buzi et Dombe, à l’ouest de Beira.

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