Réponse d'urgence Vanuatu

Cyclone Pam

2015
Publié le 14/03/2015 01:00  -  Modifié le 09/07/2020 16:46
A plus de 250 km/h, les vents du cyclone Pam ont rendu inopérant le système de communication reliant les 65 îles habitées de l'archipel du Vanuatu. Les équipes de TSF s'efforcent de reconnecter autorités locales et populations pour faciliter les opérations de secours.

Contexte : Cyclone
Date de début : 14/03/2015
Date de fin : 07/05/2015
Zones d’intervention :

  • Torba
  • Penama
  • Sanma
  • Malampa
  • Shefa
  • Taféa

Activités :

  • Évaluations télécoms
  • Soutien UNDAC
  • Renforcement de la coordination
  • Opérations de téléphonie humanitaire
  • Renforcement de capacité pour le gouvernement

Connectivité pour les acteurs humanitaires
15 476 Mo de données transférées
5 572 minutes d’appels

Communications pour les populations
4 860 bénéficiaires
5 134 minutes d’appels
63 communautés couvertes

Contexte

Le cyclone Pam, de catégorie 5, a traversé le Vanuatu le 12 mars 2015. Avec des rafales de vents atteignant les 250km/h, de vastes zones du pays ont été lourdement endommagées et les télécommunications n’ont pas été épargnées sur la majorité des 65 îles habitées du pays. Au total, le cyclone a causé 16 morts et a affecté plus de 166 000 personnes.

Chaque province de cet archipel a été touchée par le cyclone, et alors que les opérateurs nationaux travaillaient pour rétablir les réseaux mobiles terrestres, le manque de communication entre les provinces rendait difficile la coordination et donc l'acheminement de l'aide sur les différentes îles coupées les unes des autres.

Conscient de l'impact qu'allait avoir Pam, Télécoms Sans Frontières s'était pré-positionnée à Brisbane avant même le passage du cyclone afin d'être opérationnel dans les heures qui ont suivi son passage. Les équipes de TSF se sont déployées dans la capitale, Port-Vila, le 16 mars 2015 aux côtés de l’équipe d’Évaluation et Coordination de Crises des Nations Unies (UNDAC).

Ces opérations se sont réalisées avec le soutien de la Protection Civile et Opérations d'Aide Humanitaire Européennes (ECHO).

Renforcement de la coordination

La priorité de TSF était d'assurer la connectivité pour l'ensemble des acteurs humanitaires arrivant en masse sur la capitale, ainsi que le gouvernement qui était également privé de moyens de communication.

Soutien à la réponse gouvernementale

Travaillant en directe collaboration avec le Bureau du Directeur des Systèmes d'information du Gouvernement vanuatais, TSF a installé un réseau internet au sein de la capitale qui reliait par pont Wi-Fi le Centre national pour la Gestion des Catastrophes (NDMO) au Centre de coordination humanitaire où étaient basées toutes les organisations onusiennes et la majorité des ONG. Ces lieux stratégiques connectés par TSF recevaient les évaluations des différentes provinces et accueillaient les cellules de crise nationales et les réunions de coordination.

La connectivité a servi comme vecteur de coordination afin que les 6 provinces affectées reçoivent leur aide le plus activement et le plus efficacement possible.

En collaboration avec le Cluster pour les Télécommunications d'Urgence, TSF a attribué à chaque Centre opérationnel provincial d’Urgence (PEOC) des lignes satellitaires afin d’assurer la coordination d'aide de la région, et de faire remonter les besoins vitaux et particuliers de chaque province jusqu'à la capitale.

Réparties sur chaque province, les équipes de TSF ont installé une connexion internet satellite au sein des Centres d’Opérations. Sans ces lignes, la seule manière de communiquer avec la capitale était de s'y rendre, mais le manque de moyens de transports aériens et la dangerosité de la traversée des mers ont isolé chaque île et sa population. Le Directeur du NDMO a bénéficié d'une ligne satellitaire dédiée pour assurer la gestion de la réponse nationale et le contact avec chaque province dont il avait la responsabilité.

Au total, les 6 provinces ont consommé 10 511 Mo de données, et plus de 5 300 minutes d’appels téléphoniques.

Appui aux ONG

Au-delà de son soutien au Gouvernement du Vanuatu et dans le cadre de sa collaboration avec l’UNDAC, TSF a dès les premières heures connecté le Centre de Réception et de Départ de l'ONU à l'Aéroport Bauerfield de Port-Vila pour faciliter l'enregistrement de chaque humanitaire arrivé sur le territoire.

TSF s'est engagée à appuyer les ONG internationales déjà présentes dans le pays sur les îles de Tanna et Erromango (Province de Taféa), et est ainsi intervenu pour connecter les bureaux de la Croix Rouge française (Tanna) et de Care International (Erromango). Bien qu'installées dans les locaux de ces deux ONG, les connexions étaient ouvertes à tous les humanitaires souhaitant en bénéficier pour communiquer au cœur même des zones de désastre et ainsi renforcer la réponse auprès des populations insulaires.

4 965 Mo de données ont été échangés sur Erromango et Tanna au cours de la première réponse.

Opérations de téléphonie humanitaire

Les évaluations menées par TSF ont révélé que les îles de Tanna, Erromango et Efaté (nord de îles) avaient été particulièrement affectées par le Cyclone, laissant leurs populations sans contact avec leurs proches partis travailler à la capitale, sur d'autres îles ou bien à l'étranger. En effet, beaucoup de jeunes Vanuatais quittent leur île de naissance pour partir travailler à Port-Vila, ou certains partent mener leurs études ou travailler à l'étranger. Suite au Cyclone, ils étaient sans nouvelles de leur famille.

TSF a donc sillonné Tanna, Erromango, et le nord de l'île d'Efaté pour fournir des appels à la population, couvrant 63 communautés et 876 familles avec plus de 5000 minutes d'appels vers Port-Vila, la Nouvelle Zélande, la Nouvelle Calédonie et d'autres îles du Pacifique.

Renforcement de capacités

Le Vanuatu se trouvant sur le chemin de nombreux cyclones ainsi que sur la Ceinture de feu du Pacifique, le pays est fréquemment affecte par des désastres conséquents.

Afin de donner au gouvernement une capacité de réponse immédiate, TSF a fourni 6 kits de télécoms d’urgence (un par province) ainsi que la formation nécessaire à leur utilisation auprès du Bureau du Directeur des Systèmes d'information du Gouvernement.

Chaque kit contient un modem et deux téléphones satellitaires permettant de reconnecter immédiatement les îles en cas de coupure des moyens de communication traditionnels.

Avec le soutien de