Réponse d'urgence Irak

Crise en Irak : Mossoul

2016 - 2017
Publié le 01/10/2016 02:00  -  Modifié le 09/07/2019 12:37
Alors que l'armée irakienne et différentes forces armées kurdes, turques et milices chiites reprennent la ville de Mossoul - sous contrôle de Daech depuis 2014, TSF fournit des communications aux organisations humanitaires présentes dans les camps de déplacés de la province de Ninive.

Contexte : Conflit
Date de début : 01/11/2016
Date de fin : 10/07/2017
Zones d’intervention : Province de Ninive

Activités :

  • Renforcement de la coordination
  • Expertise télécoms avec l’ETC
  • Soutien télécoms au secteur médical

20 ONG bénéficiaires
16 145 déplacés internes bénéficiaires indirects
3 camps de déplacés internes soutenus
660 Go de données pour la coordination et le soutien médical

Contexte

En 2014, le groupe État islamique a envahi le nord de l’Irak et s’est emparé de Mossoul, deuxième ville du pays. La première offensive pour reprendre la province de Ninive a été lancée en janvier 2015 par les forces armées irakiennes soutenues par les Peshmerga et autres milices combattant les djihadistes. L’assaut pour libérer Mossoul a débuté en octobre 2016, mettant en péril la sécurité des 1,5 millions d’habitants de la ville. Face à cette situation, la communauté humanitaire a mis en place des camps de déplacés internes dans les zones libérées aux alentours de Mossoul pour accueillir les 700 000 personnes fuyant la ville, mais l’état des télécommunications a provoqué de nombreux problèmes de coordination.

En effet, les infrastructures télécoms avaient subi d’importants dégâts suite aux combats, et de nombreuses antennes relais GSM avaient été intentionnellement sabotées par les soldats de Daesh pour ralentir la progression des forces armées irakiennes.

Télécoms Sans Frontières a déployé une équipe en novembre en 2016 afin de répondre au manque de communication le temps que les infrastructures terrestres soient rétablies.

Renforcement de la coordination

Une coordination efficace était vitale au transport de l’aide humanitaire (nourriture, médicaments, abris…) dans les différentes localisations et dans les temps impartis. Cependant, les problèmes de sécurité et le manque de communication ont ralenti la transmission des besoins qui pouvait mettre plusieurs jours à parvenir jusqu’aux entrepôts.

Pour répondre à cette problématique, TSF a installé une connectivité Wi-Fi aux cotés du Cluster des Télécommunications d'Urgences (ETC) des Nations Unies dans la ville de Qayyarah. Une connexion internet par satellite a été installée dans un point central de la ville, puis la connectivité a été redistribuée avec des liens Wi-Fi sur plusieurs kilomètres afin d’atteindre les camps de Qayyarah Airstrip, Jad’ah et Haj Ali. La connexion a été installée eu bénéfice des organisations humanitaires travaillant dans cette zone à haut-risque, et notamment le Cluster de Coordination et de Gestion des Camps (CCCM)

Le Wi-Fi a permis aux organisations d’optimiser leur coordination entre Qayyarah, Erbil and Bagdad, d’anticiper l’arrivée des familles dans les camps et de communiquer de façon sécurisée (sans avoir à se déplacer) via des plateformes de communication en ligne.

Après une période initiale de trois mois, TSF a confié la gestion de la connexion à l’ETC qui a eu la responsabilité de maintenir une solution de connectivité durable le temps de la réparation des réseaux terrestres.

Au total, 20 ONG ont utilisé en moyenne 22 Go par mois au bénéfice des 16 145 familles accueillies à Qayyarah Airstrip, Jad’ah et Haj Ali.

Soutien télécoms au secteur médical

Des évaluations menées dans les camps de la région ont démontré une grande instabilité des réseaux due à la destruction des réseaux terrestres. TSF a apporté son soutien au secteur médical en avril 2017, et a installé une nouvelle connexion dans l’unité de traumatologie de Médecins Sans Frontières Belgique située dans la ville d’Hammam al-Alil. Cette unité prend en charge les cas les plus sévères et traite les patients qui ont besoin sur le champ d’une opération chirurgicale vitale ou d’une opération de stabilisation pour survivre.

Depuis son installation, le centre a déjà sauvé plus de 3100 vies, dont plus de la moitié sont des femmes et des enfants. Avec une consommation moyenne de 180 Go par jour, la connexion installée améliore l’efficacité et la rapidité de la coordination entre les hôpitaux de la région et facilite la communication entre les logisticiens et les médecins qui sauvent des vies chaque jour.

Avec le soutien de