Des connexions vitales pour protéger la population syrienne du COVID-19

Date de publication : 06/04/2020
La Syrie a annoncé la semaine dernière le premier décès causé par le COVID-19. La propagation du virus dans ce pays, ravagé par la guerre, serait catastrophique. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) seulement 64% des hôpitaux publics sont opérationnels. Le système national de santé peine déjà à soigner les blessés : il n’est simplement pas en mesure de faire face à une épidémie de COVID-19. Pour assurer la protection de la population syrienne, TSF augmente le nombre de connexions vitales en soutien des équipes médicales sur le terrain, pour leur permettre d’être mieux équipées face à cette crise éprouvante.
Centres médicaux connectés TSF

Les équipes de l’Union des Organisations de Secours et Soins Médicaux (UOSSM), notre partenaire local, ont connecté un nouveau centre médical la semaine dernière ; le nombre d’hôpitaux et centres médicaux actuellement connectés grâce au soutien de TSF s’élève donc à 9, dont 6 dans la zone d’Idlib. Nous continuons notre travail auprès de l’UOSSM pour connecter deux nouveaux centres dans les semaines à venir. Au vu de la situation dramatique qui pourrait se générer dû à la propagation rapide du virus, ces connexions seront essentielles pour sauver des vies. « Je ne sais pas comment nous pourrions faire sans les connexions satellitaires en Syrie, c’est presque le seul moyen de communication à l’intérieur du pays... Nous utilisons les connexions tous les jours pour communiquer avec les centres médicaux et les autres hôpitaux sur le terrain », nous explique le Dr. Hamadi de l’UOSSM (au PHC de Kansafra). Les nouvelles technologies aideront elles à surmonter cette crise sanitaire ? TSF reste mobilisée pour assurer une connexion fiable aux équipes médicales, mais également privilégier ce lien vital qui peut redonner l’espoir à ces hommes, femmes et enfants qui voient leur futur complètement détruit par les bombardements.

Dix ans de guerre aurait provoqué au moins 6 millions de déplacés dans le pays. La plupart d’entre eux vivent dans des conditions précaires et de promiscuité, où il serait quasiment impossible de respecter les mesures de protection recommandées par l’OMS pour limiter la propagation du virus. Le soutien aux équipes médicales, y compris mobiles, sera donc crucial pour éviter un désastre sanitaire. Seulement 201 lits de soins intensifs seraient présents dans le nord-ouest de la Syrie, pour 4.2 millions de personnes, et ils sont quasiment tous déjà occupés ; il n’y aurait donc presque pas de possibilité de soigner les patients affectés par le COVID-19.

Pour se préparer à l’épidémie, l’UOSSM a mis en place différentes mesures exceptionnelles : le déploiement d’unités de chirurgie mobiles opérationnelles 24/7, le renforcement des structures existantes, la création de structures spécifiques à la prise en charge du COVID-19, la protection du personnel soignant et la sensibilisation auprès de la population pour pouvoir contenir la propagation du virus. Dans ce cadre, les connexions de TSF sont essentielles. Les soignants de l’UOSSM utilisent l’équipement satellitaire de TSF pour communiquer entre les différents centres médicaux et pour coordonner la distribution de matériel médical dans les zones plus affectées. Ils peuvent fournir une assistance médicale à distance et rester informés sur les dernières recherches et études médicales, ce qui est d’une importance capitale dans la lutte contre un nouveau virus sur lequel de nouvelles informations sont partagées tous les jours.        

TSF a connecté un total de 57 centres médicaux depuis le début de ses opérations dans le pays, avec plus de 35 To de données échangées, mais derrière ces chiffres, il y a quelque chose de bien plus précieux : des vies sauvées. La situation liée à la propagation du COVID-19 dans un pays comme la Syrie, où le système sanitaire, souvent pris pour cible lors des opérations militaires, est décimé par 10 ans de conflit, est dramatique. TSF poursuit son soutien aux équipes médicales de l’UOSSM et fait son possible pour que même les plus vulnérables, particulièrement en danger dans une crise humanitaire si complexe, puissent être assistés.