De Palanca à Bucarest : parcours de réfugiés à la recherche d’un avenir meilleur

Date de publication : 09/06/2022

À Palanca, sur la frontière entre la Moldavie et l’Ukraine, une trentaine de personnes monte dans chaque bus à destination de Bucarest. Ces bus amènent en sécurité les réfugiés qui quittent l’Ukraine vers un avenir meilleur. Les « réfugiés » : ce groupe souvent anonyme, mentionné chaque jour dans la presse, mais qui, à force de le lire et de l’entendre, perd tout son humanité.            

Les accompagner dans ce trajet en bus ouvre la possibilité d’échanger avec chacun d’entre eux, d’écouter leurs histoires, de voir leurs regards fatigués, ou pleins d’espoir. Des histoires toutes différentes, mais avec un point commun : le désir tout simple de continuer leur vie, de voir la guerre se terminer et de réaliser leurs rêves, en paix.

Petro et Ivanna avaient choisi de quitter Kiev afin de vivre leur retraite sous le soleil d’Odessa. Ce couple de simples retraités obligés de quitter leur pays, qui essaie aujourd’hui de rejoindre l’Espagne afin de finir leurs jours en paix.

Cette famille, qui s’est retrouvée à vivre dans un quartier où il n’y avait plus ni d’eau ni d’électricité. « Sans électricité c’était dur, mais ça allait encore » expliquent-ils, « mais dès que l’eau a manqué, c’est devenu très compliqué ». En plus des dégâts matériels, les bombardements causent des blessures plus profondes. Leur petit dernier n’arrivait plus à dormir depuis des semaines, il se réveillait chaque nuit, paniqué. C’est là que la décision de quitter leur pays a pris forme, parce que leur vie ne pouvait pas continuer comme cela. En parlant avec les autres membres de la famille, on se rend compte que c’est juste une famille comme les autres. Un enfant Youtubeur et passionné de jeux vidéo, la fille avec qui on découvre partager les mêmes goûts musicaux, et connaître les mêmes groupes. La famille se dirige vers Prague, encore une fois, pour essayer de continuer leur vie, en paix.

Ivan, le marin de la marine marchande qui veut rejoindre ses amis en Lituanie. Il a couru pour arriver à passer la frontière et éviter d’être enrôlé dans l’armée, « parce que mon truc c’est les bateaux, pas les armes », nous dit-il. Et Ahmet, citoyen turc, qui essaie de rejoindre sa sœur en Allemagne pour continuer ses études.

Aurélia, traductrice russe d’Odessa, a décidé de rester en Roumanie à Huşi, pour apporter son aide. Elle nous montre toutes les photos d’Odessa qu’elle a sur son téléphone :  la plage, les monuments. Elle nous dit que pour elle, le ciel est toujours plus bleu à Odessa.

De fait :  Petro, Ivanna, Ivan, Ahmet, et toutes les personnes que nous avons rencontrées, n’ont pas quitté leur pays de leur plein gré. Au contraire :  ils y ont laissé leur famille ou leur travail, leurs amis ; parfois une partie de leur vie, parfois leur vie entière.

Environ 16 heures de voyage les séparent d’un possible nouveau départ. Un énième trajet qui s’ajoute à la fatigue, la préoccupation, aux jours et aux semaines vécues dans des conditions éprouvantes et dangereuses avant de pouvoir passer la frontière. Tout au long de ce voyage, la connexion Wi-Fi gratuite fournie par TSF dans le bus aide Petro, Ivanna, Ivan, Ahmet, et tous les autres à rester en contact avec ceux qu’ils ont laissé derrière eux, pour avoir la force de continuer leur voyage. La connexion leur permet également de suivre les nouvelles de leur pays, et de chercher des informations pour les prochaines étapes de ce voyage vers une vie aussi nouvelle et normale que possible et rendre cette partie de leur exil un peu moins difficile.

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